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Clairement, vu sous cet angle, je peux comprendre.
Par contre, juste envie de réagir sur une phrase ou deux :
"Du coup, c'est certainement plus calme, mais aussi plus constructif, puisque cela nous permet de travailler dans la vraie vie sur les aides techniques de compensation du handicap sensoriel et de ceux de gestion du temps et des relations qui en découlent après.
Alors que les neurotypiques ne veulent voir et travailler que sur les conséquences relationnelles... Parce que c'est ce dont eux les neurotypiques souffrent avec nous."
Juste... Stop généralisation ? Je veux dire... je peux bien concevoir que beaucoup de neurotypiques (dans ce contexte là, je veux bien utiliser ce terme, parce que ça n'est pas excessivement flatteur ce que je vais dire ^^) ne "pensent qu'à leur gueule" et à "comment ne pas souffrir dans la relation avec vous". Et clairement, la démarche est à mon sens totalement puante, parce que euh... "Chacun sa merde" j'ai envie de dire, dans le sens où c'est pas le lieu pour parler de "oh mon dieu c'est trop compliqué de communiquer avec mon collègue de travail qui est autiste". Y a d'autres endroits pour ça, on est bien d'accord là dessus.
Mais pour certains (j'en fais partie, je ne peux pas parler pour d'autres, j'ai pas d'option télépathie intégrée !), le souci est inverse : ne pas VOUS faire souffrir.
Ne pas vous infliger des trucs et des machins qui sont source de stress inutile, alors qu'ils seraient facilement évitable si on SAVAIT qu'ils étaient source de stress inutile. J'ai une foule de détails du genre en tête vis à vis d'amis à moi qui sont diagnostiqués Asperger, et avec qui j'ai découvert que ca faisait des mois que je les "maltraitais" (bon, le mot est fort, mais vla) bien involontairement avec des trucs qui me paraissaient totalement normaux, et qui ne l'étaient pas pour eux. Et qui n'ont rien osé me dire pour ne pas déranger / être mis à l'écart ou qqch du genre. Une fois les choses posées, on a pas mal toujours trouvé des solutions pour que j'arrête de les envahir avec mes trucs et mes machins. Sans que ca ne soit au final un gros problème, vu que, par exemple, en sachant que quand j'écoute la musique trop fort je colle des monstres migraines à une amie, ou que je lui colle des nausées avec mes odeurs de clope, parce qu'elle est plus sensible que la moyenne à ces trucs là parce que sensibilité sensorielle accrue, bah... J'ai écouté ma musique au casque ou moins fort, et je suis allée fumer vers la fenêtre pour qu'elle ne se ramasse pas la fumée dans la figure. C'est des petits exemples tout cons, y en a pas mal d'autres, comme mon utilisation frénétique de l'ironie qui la laissait hautement perplexe sur ce que je voulais vraiment dire. S'adapter pour être compréhensible facilement sans opération compliquée de gymnastique mentale par cette amie, ca me parait juste totalement normal. Parce que c'est une amie, et que mon but n'est clairement pas de la stresser / fatiguer / emmerder / angoisser.
Mais, à avoir eu accès à ces informations / particularités avant, j'aurais juste évité de lui infliger des mois inconfortables. Vu qu'elle n'a pas osé me le dire tout de suite, ce que je comprends totalement parce que bon, c'est pas forcément évidant (pour tout le monde d'ailleurs, là dessus) de dire "quand tu fais ci ou ca, qui parait totalement naturel pour toi, tu me fous mal / mal à l'aise". Ce qui est largement compréhensible.
Mais du coup, on se retrouve pas mal démuni, en tant que non autiste ayant le souci de ne pas mettre l'autre mal à l'aise. Parce que la télépathie, ca marche toujours aussi mal, et que du coup, on ne peut juste pas deviner...
Juste ouais... Je comprends largement la réaction face à la discrimination. Comme dit dans ma présentation, j'ai aussi un parcours un peu "cabossé" qui fait que je n'ai pas forcément des réactions très standard, que des trucs qui semblent totalement anodin à l'individu lambda me font allègrement angoisser, etc. Et je peux largement comprendre le coté "besoin d'en parler entre nous sans avoir à se plier à des "codes" qui ne sont pas les nôtres.
Pour le coup... ca revient à ce que je disais quant à offrir un accès restreint (genre lecture seule des topics, pas de possibilité de poster pour ne pas "noyer" (on est dans des métaphores aquatiques, restons-y ^^) les discussions dans les préoccupations des non-autistes sur les topics "sérieux". Histoire de pouvoir avoir accès à ces préoccupations, sans venir les envahir avec les nôtres.
Mais pitié... Tous les non-autistes n'arrivent pas en "personnes cherchant des solutions pour eux-même". Y en a vraiment qui ont le souci de l'autre, aussi. Je peux largement concevoir que ca soit (trop) fondu dans la masse des gens qui ne pensent qu'à leur gueule, cela dit.
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