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jvdoubov
24 Avril 2012, 21:21
Salut Miss Titi
Toujours aussi intéressant, ton témoignage.
Il pose plein de questions et de défis au lecteur bêtement NT et qui n'y connait rien (et qui jusqu'ici se trouvait sans guère d'opinion sur le sujet).
La première, évidemment : qu'est-ce qui est (ou non) généralisable dans ta description perso ?
D'une certaine manière, ce n'est pas le problème, car tu expliques bien que tu décris toi personnellement toi. Mais en même temps, à certains moments, on peut avoir l'impression que tu généralises aussi. Par exemple, cette histoire d'irrigation du sillon temporal, on a l'impression que c'est une généralisation, mais on n'est pas certain. Les charges contre le "packing" et contre la psychanalyse adaptée aux autistes, elles, semblent bien des généralisations...
De toute manière, la généralisation est très largement un mode de fonctionnement typique du cerveau humain. Par exemple, tout bruit brusque est "généralisé" comme "danger potentiel" et conduit à des réactions vives et rapides, soit de quête d'information, soit de mise à l'abri ou en défense. Il est très difficile aux NT de cesser de généraliser, parce que c'est souvent un processus automatique, et qu'il faut un effort volontaire pour le suspendre, même temporairement (un peu comme lorsqu'on veut cesser de fermer les paupières, par exemple. On y arrive un moment, mais pas très longtemps - svp ne pas prendre cette image pour plus qu'elle ne vaut). En fait, la généralisation est une des bases du fonctionnement par inférence, qui est un des éléments permettant l'adaptation rapide au milieu. Enfin, autant que j'ai pu comprendre de quelques lectures, par exemple "le cerveau, un inconnu" (traduction de "the Oxford Companion to the Mind" - l'original a été mis à jour, mais pas la traduction française, hélàs).

En tout cas, ton témoignage remet en cause la vision "typique" de l'autisme telle que véhiculée par les medias dominants (du moins tel que je les ai perçus).
Un grand merci, accessoirement pour avoir réussi à écrire de manière simple, claire, vivante et spontanée, sans "langue de bois" et sans trop te soucier du "politiquement correct".

Pour le nombre de lecteurs, ça peut dépendre de beaucoup de choses. Par ex. l'annonce de ton texte ne s'est affiché dans mon fassebouque que ce soir (avec le commentaire de Marc)
Et voilà, c'est tout pour le papotage de ce soir !
Bien cordialement à tous - Jean
jvdoubov
22 Avril 2012, 23:12
Miss TIti a écrit
Pour la non acceptation de te faire diagnostiquer, je comprend par contre, j'aimerais vraiment que tu témoigne de cela et pourquoi... Ce serait super utile à plein d'autres aspies, j'en suis sure ! (et même aux NT qui créent la situation actuelle pour nous...)

En tant que médecin généraliste, je voudrais répondre que ce n'est pas une caractéristique particulière aux autistes / aspies. Il y a PLEIN de situations dans lesquelles un diagnostic trop précis entraîne plus d'inconvénients que d'avantages. Pour donner un exemple très banal : mieux vaut un diagnostic de "mal au dos sans gravité" (lombalgie bénigne) qu'un diagnostic radiologique de "bec de perroquet" (arthrose vertébrale avec ostéophytose).

C'est une grande sagesse de certains patients (patients, hein, je n'ai pas écrit "malades", car tous les patients ne sont pas malades), je disais donc, c'est une grande sagesse de certains patients de savoir refuser de se laisser diagnostiquer (ou de le refuser pour leurs proches).

Amicalement à tous
Jean
jvdoubov
17 Avril 2012, 10:54
Bonjour Miss Titi
Et merci encore pour ce témoignage.
Franchement ça n'est pas gênant qu'il soit ainsi développé, au contraire, parce que pour un neurotypique c'est parfois un peu difficile à imaginer, vos difficultés et votre mode de fonctionnement.
De la même manière que cela doit demander un effort de s'y adapter lorsqu'on est avec vous. Sans doute un effort moins grand que celui que vous êtes obligés de fournir, vous. Mais l'effort demandé aux neurotypiques est "facultatif" (ils sont l'immense majorité) tandis que le vôtre est "obligatoire" (vous êtes une petite minorité)... Surtout, si je n'avais pas lu tout ce que vous avez écrit, je n'aurais pas imaginé comment ça se passe pour vous, et comment je peux essayer de m'adapter.
En fait, pour qu'un neurotypique arrive à s'adapter à un autiste, il lui faut des cours ! (Je ne sais pas si je suis très clair.)
Un grand merci pour ces cours.
Jean
jvdoubov
08 Avril 2012, 15:21
Merci pour ce témoignage, Miss Titi. J'ai été pendant 25 ans médecin généraliste d'une "zone sensible". J'ai vu la situation se dégrader peu à peu pour tous : que ce soit le niveau d'éducation, le niveau de chômage, le niveau de revenu, l'état des logements, la situation des étrangers, l'intégration des handicapés et de tous les "différents"... Du coup, je suis un peu pessimiste quant à la capacité de nos administrations ou de nos politiques à réagir autrement que par de la "communication" visant essentiellement à montrer comme ils ont beaux et bons. Je suis tout aussi pessimiste pour ce qui concerne les professionnels de santé.
En résumé, je crois que les plus efficaces dans ce domaine, ce seront les autistes et Asperger adultes capables de monter un réseau et d'échanger les bonnes infos... puis de faire pression, avec (on espère) l'aide de leurs proches.
Vous (les autistes et SA) n'êtes pas du tout seuls dans votre situation : vous êtes un cas particulier parmi mille situations de minorités opprimées. Toutes aussi terribles et lamentables. Et chaque minorité se sentant isolée des autres...

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