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Caramel
02 Octobre 2012, 14:38
Ok. Compréhensible, clairement.

Dommage aussi, clairement, mais compréhensible.

Et l'occasion une fois de plus de pester sur la connerie humaine des gens "trop normaux", pour qui tout ce qui sort des cases "normales" d'une société "normale" est prétexte à discrimination.
C'est blasant, parce qu'on en vient à se méfier - à juste titre - de tout le monde, à mettre en doute les bonnes intentions de tout le monde.

Et ca amène au final à rester "entre nous", quel que soit le "nous" qui sort des cases.
Caramel
01 Octobre 2012, 17:22
Clairement, vu sous cet angle, je peux comprendre.

Par contre, juste envie de réagir sur une phrase ou deux :

"Du coup, c'est certainement plus calme, mais aussi plus constructif, puisque cela nous permet de travailler dans la vraie vie sur les aides techniques de compensation du handicap sensoriel et de ceux de gestion du temps et des relations qui en découlent après.

Alors que les neurotypiques ne veulent voir et travailler que sur les conséquences relationnelles... Parce que c'est ce dont eux les neurotypiques souffrent avec nous."

Juste... Stop généralisation ? Je veux dire... je peux bien concevoir que beaucoup de neurotypiques (dans ce contexte là, je veux bien utiliser ce terme, parce que ça n'est pas excessivement flatteur ce que je vais dire ^^) ne "pensent qu'à leur gueule" et à "comment ne pas souffrir dans la relation avec vous". Et clairement, la démarche est à mon sens totalement puante, parce que euh... "Chacun sa merde" j'ai envie de dire, dans le sens où c'est pas le lieu pour parler de "oh mon dieu c'est trop compliqué de communiquer avec mon collègue de travail qui est autiste". Y a d'autres endroits pour ça, on est bien d'accord là dessus.

Mais pour certains (j'en fais partie, je ne peux pas parler pour d'autres, j'ai pas d'option télépathie intégrée !), le souci est inverse : ne pas VOUS faire souffrir.
Ne pas vous infliger des trucs et des machins qui sont source de stress inutile, alors qu'ils seraient facilement évitable si on SAVAIT qu'ils étaient source de stress inutile. J'ai une foule de détails du genre en tête vis à vis d'amis à moi qui sont diagnostiqués Asperger, et avec qui j'ai découvert que ca faisait des mois que je les "maltraitais" (bon, le mot est fort, mais vla) bien involontairement avec des trucs qui me paraissaient totalement normaux, et qui ne l'étaient pas pour eux. Et qui n'ont rien osé me dire pour ne pas déranger / être mis à l'écart ou qqch du genre. Une fois les choses posées, on a pas mal toujours trouvé des solutions pour que j'arrête de les envahir avec mes trucs et mes machins. Sans que ca ne soit au final un gros problème, vu que, par exemple, en sachant que quand j'écoute la musique trop fort je colle des monstres migraines à une amie, ou que je lui colle des nausées avec mes odeurs de clope, parce qu'elle est plus sensible que la moyenne à ces trucs là parce que sensibilité sensorielle accrue, bah... J'ai écouté ma musique au casque ou moins fort, et je suis allée fumer vers la fenêtre pour qu'elle ne se ramasse pas la fumée dans la figure. C'est des petits exemples tout cons, y en a pas mal d'autres, comme mon utilisation frénétique de l'ironie qui la laissait hautement perplexe sur ce que je voulais vraiment dire. S'adapter pour être compréhensible facilement sans opération compliquée de gymnastique mentale par cette amie, ca me parait juste totalement normal. Parce que c'est une amie, et que mon but n'est clairement pas de la stresser / fatiguer / emmerder / angoisser.

Mais, à avoir eu accès à ces informations / particularités avant, j'aurais juste évité de lui infliger des mois inconfortables. Vu qu'elle n'a pas osé me le dire tout de suite, ce que je comprends totalement parce que bon, c'est pas forcément évidant (pour tout le monde d'ailleurs, là dessus) de dire "quand tu fais ci ou ca, qui parait totalement naturel pour toi, tu me fous mal / mal à l'aise". Ce qui est largement compréhensible.

Mais du coup, on se retrouve pas mal démuni, en tant que non autiste ayant le souci de ne pas mettre l'autre mal à l'aise. Parce que la télépathie, ca marche toujours aussi mal, et que du coup, on ne peut juste pas deviner...

Juste ouais... Je comprends largement la réaction face à la discrimination. Comme dit dans ma présentation, j'ai aussi un parcours un peu "cabossé" qui fait que je n'ai pas forcément des réactions très standard, que des trucs qui semblent totalement anodin à l'individu lambda me font allègrement angoisser, etc. Et je peux largement comprendre le coté "besoin d'en parler entre nous sans avoir à se plier à des "codes" qui ne sont pas les nôtres.

Pour le coup... ca revient à ce que je disais quant à offrir un accès restreint (genre lecture seule des topics, pas de possibilité de poster pour ne pas "noyer" (on est dans des métaphores aquatiques, restons-y ^^) les discussions dans les préoccupations des non-autistes sur les topics "sérieux". Histoire de pouvoir avoir accès à ces préoccupations, sans venir les envahir avec les nôtres.

Mais pitié... Tous les non-autistes n'arrivent pas en "personnes cherchant des solutions pour eux-même". Y en a vraiment qui ont le souci de l'autre, aussi. Je peux largement concevoir que ca soit (trop) fondu dans la masse des gens qui ne pensent qu'à leur gueule, cela dit.
Caramel
01 Octobre 2012, 16:04
Juste un petit message pour dire que, en fait, c'est ton (oui, je tutoie tout le monde. Habitude des forums, et j'aime pas le vouvoiement, de base. Je me force à l'utiliser dans la vie courante parce que tutoyer un inconnu est mal vu, mais idéalement, si ce truc là pouvait être aboli, j'en serais ravie. Je n'aime pas la distinction entre "personnes respectées" et "personnes pas respectées" qu'il crée.) texte qui m'a amené à m'inscrire sur le forum.

Même s'il n'est en grande partie pas particulièrement joyeux, il m'a fait sourire, parce qu'il a fait écho a pas mal de trucs "qui sentent le vécu" pour moi aussi, bien que n'étant pas aspie.
Il m'a aussi fait grincer des dents parce qu'il m'a pas mal rappelé de mauvais souvenirs pour ce qui est de ton parcours avec la psychiatrie, ayant vu une amie aspie galérer pendant des mois en HP, shootée aux médics, totalement à coté de la plaque... Par le simple fait que oui elle allait mal, non pas parce qu'elle avait les diverses pathologies psy qu'on lui avait prêtées, mais tout simplement parce qu'elle se heurtait aux limites d'un système scolaire qui ne s'adapte absolument pas à "ce qui sort des cases", une famille idem... Là, ayant pris des distances avec tout ça, elle pète le feu et ca fait plaisir à voir.

Bref. Merci pour ton témoignage. En plus tu écris carrément bien, ce qui ne gâche rien !
Caramel
01 Octobre 2012, 15:53
Booon...

Je pense qu'on va dire que faire des suggestions alors qu'on est à peine arrivé, c'est un peu "bourrin" comme démarche, mais bon... J'ai déjà annoncé officiellement mon manque de tact, je pense qu'on va en avoir la preuve dès le départ.

Juste... Je trouve dommage de fermer totalement les rubriques "sérieuses" sur le SA / l'autisme, sur les perceptions du mondes que peuvent avoir les aspies, tout ca, aux "non aspies" (je vais éviter le terme "neurotypiques", parce que, je ne sais pas pourquoi, il sonne de manière limite "discriminatoire" à mes oreilles, un peu comme "normalo-normatif" que j'utilise pour qualifier les gens qui rangent les gens dans des cases, jugent, ont un regard condescendant sur tout ce qui sort des cases. Pour le coup, vu le parallèle qui se fait dans mon esprit, j'ai du mal à utiliser le terme "neurotypique" pour tous les non-autistes).

Je comprends totalement le besoin de protection, le fait de ne pas vouloir voir des posts "intimes" tomber en de mauvaises mains et être utilisés de manière discriminatoire, cela dit.

Mais est-ce qu'il ne serait pas envisageable, une fois que les gens ont "montré patte blanche" (à savoir après un certain temps et un certain investissement sur le forum), de leur laisser accès à ces posts, du moins en partie (lecture seule ? Accès à certains posts ?) ?

J'explique le pourquoi de ma demande :

Personnellement, je suis venue ici, d'une part parce que certains témoignages me parlent à titre personnel, mais également parce que j'ai plusieurs amis qui sont diagnostiqués autistes asperger. Et accessoirement, là sur un plan professionnel, je travaille avec des enfants placés en foyer, dont certains ont un diagnostic de trouble envahissant du développement, traits autistiques, etc.

Du coup, je cherche aussi à comprendre, au travers de ce que peuvent en dire des personnes concernées, comment le monde peut être perçu par une personne concernée. Ne serait-ce que pour limiter la casse en terme de réactions (de ma part, donc) inadéquates qui ne feraient que blesser / angoisser / autres trucs du genre les enfants et les amis en question.
Idem pour les informations sur les traitements. Idem pour un peu toute cette partie en fait.

Parce que les informations "théoriques", certes, il est possible de les avoir ailleurs. Mais je ne crois pas forcément aux miracles de la théorie en terme de compréhension mutuelle, quoi.

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